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Une Histoire




mairie


En fait, ce château est plutôt une maison bourgeoise. Il est connu sous le nom de "Château des Tilleuls" ou de "Château du May" ou encore de "Château Mistral". Le nom de Tilleuls vient, bien sûr, de la proximité des tilleuls qui l’entouraient.

Le nom de May était aussi celui de la place devenue celle de la Fontaine Ronde. Ce nom vient d’un four banal qui se trouvait autrefois à cet emplacement.

La visite du bâtiment ne donne pas d’indice précis sur sa construction. Il faut seulement noter la taille importante de son ancienne cuisine et l’épaisseur peu ordinaire de quelques murs. Sa situation en début de plaine ne pouvait pas lui donner un caractère stratégique. Les archives publiques ne conservent aucun document sur sa construction et, à ce jour, nous n’avons pas connaissance d’archives privées le concernant. Son ancienneté remonte tout au plus au XVIe siècle, mais il a sans doute été remanié par ses propriétaires successifs.

Selon nos recherches, la plus ancienne famille connue, qui l’ait possédé, est la famille Choin. Vers 1600, Jean Choin, originaire de Romans, se fixe à Vourey où il devient "rentier" (administrateur des terres) de la maison des Hospitaliers de St-Jean-de-Jérusalem.

Son fils, Jean, devient docteur en droit et avocat au Parlement du Dauphiné. C’est lui qui achète la vi-mistralie. A cette époque, le mistral avait une fonction de collecteur de fonds pour le seigneur et certaines activités de justice.

Le vi-mistral était son adjoint ou son aide. Le fils de ce dernier, François, devint châtelain de Vourey (administrateur des biens du seigneur) et se maria en 1665 avec Marie Glasson, fille d’un notaire de Tullins.

Le fils de celui-ci, autre François Choin, acquiert la mistralie de Vourey à la mort de Joachim de Falcoz, alors mistral et mort sans héritier. D’où le nom de château mistral parfois donné au bâtiment. Le fils de ce dernier, Jean-François (né en 1717 et mort en 1811) sera élu président d’âge lors de la fameuse assemblée électorale départementale tenue en 1790 à Moirans.

Vers les années 1840, cette propriété passe à la famille de Tourneuf. Ce nom est sans doute une déformation du nom de Tournu représenté dans le village jusqu'il y a une quinzaine d'années.

Jean-Baptiste Scipion, Jules, César Eugène de Tourneuf nait à Grenoble en 1791. Elu d’abord conseiller municipal, c’est lui qui mène une action décisive en 1844 pour la construction de la fontaine ronde en subventionnant son installation, à l’ordre du jour depuis 1785 !

Il est maire de Vourey de 1846 à 1870 et est à l’origine des fameuses fontaines implantées dans tous les hameaux du village, et dont il reste encore quelques vestiges. Il s’éteint en 1874 et le château passe alors à la famille de Barral. Cette famille importante en Dauphiné, dont de nombreux représentants furent membres du Parlement, doit sa fortune à sa réussite industrielle avec les hauts fourneaux d’Allevard. C’est par une alliance d’une des filles de cette famille, Joséphine Jeanne Marie Thérèse Scévole de Barral, avec Ludovic Napoléon Lepic, que le château passe dans cette famille. Celle-ci est de noblesse d’Empire et Ludovic est comte. Devenue veuve, Joséphine de Barral, comtesse Lepic, occupe seule ce château où elle meurt en 1907.

L’une de ses filles, Madeleine Colette Jeannine, en hérite et épouse Charles Nicolas Léonce Rozat de Mandres, mort pour la France en 1917 (son nom est inscrit sur le Monument aux Morts du village). Madeleine décède à Vourey le 31 août 1945.

Le château des Tilleuls possède, à proximité, une forge dont le dernier maréchal-ferrant, en exercice jusqu’à la fin des années 1960, est M. Faure. On l'appelle le charron. On y accède par le porche, en face de la Fontaine Ronde, par un chemin qui conduit au parc du château par le haut.

En 1945, le château est acheté par la municipalité pour y créer un terrain de football. Dans les années 60, elle revend la propriété à un rapatrié d'Algérie, en conservant une partie du parc, autrefois planté de magnifiques arbres centenaires : cèdres, tilleuls, marronniers. Dans les années 70, la mairie remplace les jardins ouvriers et les jeux de boules situés sur son terrain par le gymnase et les bureaux de la municipalité à l'étage.

A noter que jusqu’à la fin des années 1960, il existait au milieu de ce parc une maison/grange construite en pisé, à vocation agricole (fenil, écurie). Des ruines d’une autre construction se tenaient sur la route de la Fontaine Ronde en face de l’actuelle boulangerie (ancienne épicerie Oddou et plus anciennement maison Girard).




En 2000, la commune rachète la bâtisse en vue d'y aménager la nouvelle mairie.
Elle est inaugurée en 2009…

poilus

Informations Architecturales 



Situé au cœur du village, ce château, accueillant aujourd'hui la mairie, est appelé "Château des Tilleuls".

Le grand parc qui le bordait à l'ouest a été détruit lors du rachat de la propriété par la commune, pour la création d'un stade et d'une salle polyvalente. Il ne reste aujourd'hui qu'un jardin implanté face à la demeure au sud, clos par un mur de clôture côté route, auquel on accède par un portail biais.

Ses piliers, taillés en pointe, supportent une traverse métallique (décorée de fleurs de lys) portant un couronnement orné des initiales "D" et "C" entrelacées.

Une porte piétonne, couverte d'un entablement en pierre de taille calcaire, est percée dans le mur de clôture devant la demeure. Elle est flanquée, côté cour, d'une borne-fontaine.

Dans le jardin, une rocaille dont l'eau s'écoule par trois robinets à tête de poisson alimente une pièce d'eau. Une autre rocaille (sans eau) est située à l'ouest de la demeure.

Lorsque l'on compare le cadastre napoléonien (section A : parcelle 456) au cadastre actuel, on constate que le bâtiment a subi des transformations au cours du temps. Initialement de plan massé, il a été flanqué a posteriori (après 1815 environ) de deux pavillons latéraux, dont l'un à pan coupé côté route.

Sa façade principale est sobre et bien ordonnancée, rythmée verticalement par 5 travées d'ouvertures régulières.

Coiffée de toits à 4 pans à égout retroussé recouverts de tuiles mécaniques façon écaille, la demeure s'élève sur 3 niveaux (rez-de-chaussée, 1er et 2ème étages) surmontés d'un comble.

Seule la travée centrale est couronnée d'une lucarne ornée d'un fronton.

Toutes les fenêtres dans les étages sont à encadrement rectangulaire plat (appui légèrement saillant) alors que les portes-fenêtres en rez-de-chaussée sont couvertes d'un arc segmentaire, délardé au niveau des travées 1 et 5.

La porte d'entrée ne présente aucun signe distinctif.

Tous les encadrements emploient la molasse comme matériau de construction.

Notons la présence de beaux garde-corps en fonte ajourée (motifs floraux et de palmettes fermées) au niveau des fenêtres.

La façade côté route est percée de quatre fenêtres étroites (en plein cintre au 2ème étage) éclairant pour partie l'escalier tournant suspendu intérieur.

La façade arrière présente des percements aléatoires hormis les trois fenêtres en demi-cercle qui éclairent le 2ème étage.

Les façades ouest du pavillon et du corps de logis principal sont chacune percées d'une travée d'ouvertures.

Les intérieurs ont été entièrement réhabilités pour les besoins de la mairie. Seul l'escalier intérieur a été conservé ainsi que le plancher du palier du 2ème étage. Il se compose de carrés renfermant une étoile à 4 branches mise en relief par l'utilisation d'essences de couleurs différentes.

Les dépendances se situent derrière le château, duquel elle ne sont séparées que par un chemin auquel on accède depuis la route par un portail couvert (tuiles mécaniques façon écaille, épis de faîtage en zinc). Son arc en anse de panier, orné d'une clé passante et pendante à pointe de diamant tronquée, repose sur des impostes moulurées (pierre de taille calcaire).

Les dépendances, accolées les unes aux autres, forment un grand bâtiment de plan rectangulaire implanté perpendiculairement à la route (façade tronquée à l'est pour épouser le virage dessiné par la route). Toutes ont été réhabilitées en logement, les grandes portes de grange transformées en garage.

Elles ne présentent plus d'intérêt architectural aujourd'hui.

Le chemin, bordé par un épais mur de clôture au sud, se termine à l'ouest par un portail donnant accès au parc du château.

Ses piédroits, construits en molasse, se terminent par une boule sommitale.





vase


Coupe décorative en forme de coupe à boire à l'antique typique de l'éclectisme du dernier tiers du XIXe siècle, avec réutilisation d'un bol en porcelaine vraisemblablement antérieur.

Celui-ci est monté sur un pied en bronze et complété de deux anses en forme de grecques et d'un rebord ajouré de même matière.

Le décor du bol peint en rouge, bleu et or sur fond blanc, motif principal de demi-corolle et motifs secondaires d'oiseaux et de rameaux fleuris est typique du style japonais appelé Imari.

Le pied en bronze doré et ciselé est sur base carrée, avec un masque sur le devant. Les anses sont garnies d'une couronne pendante.

Le vase a été retrouvé sur les lieux au moment de l'installation de la mairie. Il aurait appartenu à la précédente occupante, Joséphine de Barral, qui y vécut jusqu'en 1907, date de son décès. La porcelaine proviendrait d’Arita (Japon).

Le décor de style Imari se reconnaît à ses trois couleurs dominantes : le bleu de cobalt, le rouge de fer tirant sur le safran et le fond blanc de la porcelaine (ces couleurs ne sont pas exclusives) le tout est rehaussé par de l’or. Le registre iconographique, très floral, intègre des éléments issus du règne animal et du monde minéral. L’effet brocart (de tissu) souvent obtenu, à la fois par les motifs, par le jeu des couleurs et par la composition, ne pouvait que flatter les cours européennes avides de trompe-l’œil.

Ses artistes firent preuve d'imagination dans les décors et de liberté dans les formes. Ils eurent une manière très originale d'exploiter l'espace et ils avaient le sens des compositions asymétriques.

La porcelaine d'Imari est un style de céramique japonaise réalisé dans l'ancienne province de Hizen sur l'île de Kysh, qui correspond sensiblement au domaine de Saga, et principalement dans les fours de la ville d'Arita. Jusqu'à la fin du XVIII siècle les porcelaines de la province sont regroupées et exportées depuis le port d'Imari qui donne son nom à ce style.

La participation officielle du Japon à l’Exposition universelle de Paris en 1867 est déterminante dans la diffusion de l’art japonais. Lors de l’Exposition universelle de Paris en 1878, l’engouement pour le Japon est à son apogée et le restera jusqu’au tournant du siècle.






Auteur : PAILLARD, Victor
Matériau(x) : marbre et bronze doré
Dimensions : diam. 19 - H. 19
Siècles : XIXe
Dates : entre 1830 et 1890




L'objet se compose d'un pied circulaire en marbre et d'un vase creux de même forme en bronze moulé.

Il est orné sur la panse d'un décor en relief figurant une ronde endiablée d'enfants à demi-nus, d'inspiration antique, évoquant des bacchanales (fêtes dédiées au dieu Bacchus).

Ils portent des guirlandes, l'un souffle dans une double flûte, un autre est tombé. Des chapeaux et des cannes sont au sol, comme jetés. Le tirage est marqué des initiales « VP » surmontées d'une couronne fermée, marque du bronzier Victor Paillard.

support

L'objet a été retrouvé sur les lieux au moment de l'installation de la mairie. Il aurait appartenu à la précédente occupante, Joséphine de Barral, qui y vécut jusqu'en 1907, date de son décès.



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